Rédigé par Christian Capitaine le jeudi 29 août 2024
Dans le secteur de l’immobilier, la négociation est une composante essentielle des transactions. En 2023, selon la société spécialisée en analyse immobilière PriceHubble, les tendances en matière de négociation ont fortement fluctué selon les zones géographiques, avec une influence notable de facteurs économiques, culturels et régionaux.
Pour les professionnels de l’immobilier, comme les agents, il est bien connu qu’une transaction se conclut rarement au prix initial affiché. Que ce soit pour un appartement ou une maison, les acheteurs tentent souvent d’obtenir une remise, tandis que les vendeurs cherchent à maximiser leur bénéfice.
Mais où se situe réellement le pouvoir de négociation ? Quelles régions et villes de France ont offert les meilleures opportunités de négociation en 2023 ?
Zoom sur les régions
L’étude de PriceHubble révèle des différences significatives en matière de taux de négociation entre les régions. Certaines se sont démarquées par leurs marges de négociation importantes en 2023, tandis que d’autres ont démontré une plus grande rigidité du marché.
L’**Occitanie** est en tête avec le taux de négociation médian le plus élevé pour les appartements, à 9,55 %. Cela signifie que les acheteurs ont réussi à obtenir en moyenne une réduction de près de 10 % sur le prix affiché.
La **Bretagne** suit de près avec un taux de négociation médian de 8,85 %. Ce chiffre peut s’expliquer par une concurrence élevée entre les vendeurs ou par des acheteurs bien informés et capables de négocier de bonnes réductions.
En troisième position, la **Nouvelle-Aquitaine** affiche un taux de négociation de 8,78 %. Ce résultat est très proche de celui de la Bretagne, indiquant des conditions de marché similaires où les acheteurs ont un pouvoir de négociation relativement fort.
À l’inverse, certaines régions présentent des taux de négociation plus bas, indiquant des marchés où les acheteurs ont moins de marge de manœuvre. C’est le cas de l’**Île-de-France** avec un taux de négociation médian de 6,77 %, de l’**Auvergne-Rhône-Alpes** avec un taux de 6,07 %, et de la **Bourgogne-Franche-Comté** avec un taux de 7,06%.
Analyse des taux de négociation en milieu urbain
L’étude des taux de négociation par ville montre également des écarts significatifs. **Brest** se distingue avec le taux de négociation médian le plus élevé, à 10,55 %. **Bordeaux** suit avec un taux de 8,98 %, et **Rennes** complète le trio de tête avec un taux de 7,99 %.
À l’inverse, certaines villes présentent des marchés où les marges de négociation sont plus limitées. C’est le cas de **Villeurbanne** avec un taux de négociation médian de 3,85 %, **Lyon** avec 3,91 % et **Grenoble** avec 4,47 %.
Quels facteurs influencent les marges de négociation ?
Plusieurs facteurs peuvent expliquer les écarts dans les marges de négociation observées à travers la France. La répartition des frais d’agence entre le vendeur et l’acquéreur est un élément déterminant. Par exemple, en Bretagne, moins de 20 % des transactions comportent des frais d’agence à la charge du vendeur, contre 80 % à la charge de l’acquéreur. Cela contraste avec la moyenne nationale (où environ 37% des transactions incluent des frais à la charge du vendeur), ce qui pourrait expliquer les marges de négociation plus élevées dans cette région.
Les conditions du marché local, c’est-à-dire la dynamique entre l’offre et la demande, sont également cruciales. Dans des régions ou des villes où l’offre excède la demande, les acheteurs sont en position de force, ce qui leur permet de négocier des réductions plus importantes. À l’inverse, dans les marchés tendus où la demande est forte et l’offre limitée, les vendeurs sont en position de force, ce qui limite les marges de négociation.
Enfin, il convient de noter le cas spécifique de la Bretagne, qui se distingue par ses performances en matière de négociation immobilière. Que ce soit au niveau régional ou au niveau urbain (notamment à Brest et Rennes), les acheteurs en Bretagne semblent avoir un pouvoir de négociation supérieur à celui des autres régions. Cette situation peut être attribuée à la répartition des frais d’agence, mais aussi à d’autres facteurs spécifiques à la région, comme une offre immobilière diversifiée et un marché local particulier.
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